C’est sur une plage de Tunisie, entre Nabeul et Hammamet qu’à l’automne 1916, après une violente tempête, ma sœur et moi, enfants, avons été très tristes à la vue d’une bande noire, de un mètre de large, qui courait et ondulait tout le long du rivage…
C’étaient des milliers et des milliers d’hirondelles, qui — probablement gênées par un violent vent contraire, s’étaient abîmées, exténuées, dans les flots.


Hubert P. (95) - [ février 1995 ]
Dans votre n° 70, il me semble que vous ne parlez pas assez de l’importance de la température pour les Hirondelles en migration. J’ai vécu deux ans an Sahara, à 150 km du dessus d’Edjeleh ; l’hiver, à la nuit tombante, si nous ne fermions pas nos chambres, une nuée d’hirondelles occupait nos locaux. Le matin (parfois il gèle fort) celles qui avait passé la nuit dehors étaient mourantes dans le sable ; si nous les mettions dans le creux de notre main, au bout de quelques minutes elles repartaient, toutes revigorées.


G. P. (52) - [ avril 1994]

Ces anecdotes illustrent les risques que représentent pour les hirondelles la migration et l’hiver passé en Afrique (risques évoqués en quelques mots aux pages 43 et 44 du n° 70) : froid, pluies ininterrompues, vents contraires, tempêtes de sable…
Ces aléas du climat sont, depuis la nuit des temps, la raison des fluctuations du nombre des hirondelles d’une année sur l’autre : car il peut arriver que toutes les hirondelles d’un village ou d’un canton, voyageant ensemble, soient prises dans la même catastrophe climatique, et ne reviennent pas au printemps. Quel vide alors dans le ciel !
Il faudra ensuite plusieurs années pour que de nouvelles hirondelles, explorant les nids et territoires inoccupés, s’y installent et leur redonnent vie.
A ces dangers naturels s’ajoutent bien sûr, depuis la modernisation très rapide de l’agriculture à partir des années 1950, les menaces liées aux pesticides et à l’évolution de l’élevage et des paysages, mais ceci est une autre histoire