Les araignées depuis très longtemps m’ont fascinée. J’ai lu l’ouvrage du Pr Lucien Berland, « Les Araignées », paru en 1947, où il parle, entre autres, de celles qui émigrent en laissant filer un long fil qui est entraîné par le vent et finit par les emporter.
Il a fallu que j’attende le 3 novembre 1979 pour assister à ce départ des araignées : elles ont tenté l’aventure cet après-midi là, autour de chez nous. Nous avons pu les observer jusqu’à la tombée de la nuit. Par milliers. Très beau temps, petit vent d’est… Elles s’élevaient très haut et nous suivions leurs « voiles » à la jumelle jusqu’au moment où elles échappèrent à notre vue.
Il paraît que c’est courant. J’ai bien souvent vu les herbes du jardin et des champs alentour tissées de ces « fils de la Vierge », mais je n’ai jamais revu pareil envol.


Mme B. (24)

  Quelle observation inoubliable effectivement ! Ce moyen de locomotion aérien (utiliser un très long fil comme « voile ») est classiquement utilisé par les bébés araignées qui viennent de sortir de leur cocon.
  Il peut aussi être adopté par de jeunes araignées un peu plus avancées en âge, ou par les adultes de certaines toutes petites espèces.
  Les jeunes épeires diadèmes, par exemple, peuvent voler ainsi au bout de leur fil sur une distance de 2 mètres… ou jusqu’à 1000 kilomètres, puisque d’après Alain Canard, éminent spécialiste des araignées, on a trouvé des jeunes à 1000 kilomètres de la terre la plus proche.
  Comme les araignées ne consomment pas le fil qu’elles laissent traîner derrière elles, il est courant de retrouver ces longues soies accrochées aux herbes et aux buissons. Ce sont elles que l'on a surnommées « fils de la Vierge ».