J'habite sur les hauteurs de la ville, face à un immense pan de ciel du côté Nord-est - côté soleil levant. Habitant sous les toits, je peux entendre les Martinets rentrer au bercail.
Quelque soit l'état du ciel, les adultes n'apportent pas de p'tit déj' à leurs petits avant 6 heures 30 - heure d'été. Le soir, en revanche, c'est la frénésie jusqu'à la nuit tombée. Par mauvais temps, on reste au foyer (pour réviser les cours théoriques de voltige ?)
En poste pour mes observations naturalistes dès que l'horizon rosit (à 5 heures 15, à la mi-juillet), je n'observe à cette heure - à part quelques pigeons balourds (les premiers levés tout de même) - que quelques aventuriers qui sillonnent le ciel d'un vol assez ralenti (avec le Martinet, c'est relatif), et plutôt hésitant (battements d'aile style chauve-souris, et zig-zags eux aussi relatifs), ce qui m'amène à faire l'hypothèse suivante : les aventuriers de l'extrême qui passent la nuit à 2000 mètres d'altitude ne dorment pas, tout bonnement ils sortent en boîte de nuit, et, se shootant à je ne sais quelle ecstasy, ont du mal à trouver le chemin du nid |
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(voir les "mésaventures de la chauve-souris" de Johann Strauss). Alors, Tante Hulotte, qu'est-ce que tu en dis ?
P.S. : le métier d'observateur naturalistes comporte de hauts risques : à chaque retour de bolide, je frise l'infarctus : à la vitesse où il déboule, va-t-il s'écraser contre la façade ? eh bien, non ! Quel est donc ce système de freinage d'urgence qui lui permet d'atterrir (bruyamment) dans la gouttière ? Nos ingénieurs aéronautiques seraient sûrement ravis de l'apprendre : ça leur permettrait de raccourcir drôlement leurs pistes d'atterrissage !
Catherine Borgida (34)
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L'heure relativement tardive du lever de "vos" Martinets s'explique par le fait que ce sont des parents nourriciers, qui dorment au nid (seuls les adultes non nicheurs et les jeunes sans charge de famille dorment dans les cieux) ; et surtout par le fait que la chasse aux insectes n'est pas très intéressante avant une certaine heure (la température étant encore trop basse). De même, quand il pleut, les insectes ne volent pas, ou presque pas, et il n'y a pas grand intérêt à sortir se faire tremper le plumage... Ou alors, comme la Hulotte le décrit dans son numéro 79, les Martinets sont obligés de partir loin pour éviter les précipitations, ne revenant pas au nid avant de longues heures.
Quant à l'arrivée en missile des Martinets noirs dans leur nid, il est stupéfiant, en effet, mais l'on sait relativement peu de choses à ce sujet. Une récente étude aurait établi que le Martinet entrerait dans son trou à la vitesse de 60 km/h !? |
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