Dans ma maison de campagne, je reçois avec grand plaisir tous les ans une — et souvent deux familles d’hirondelles, dans la grande cheminée en pierre. Mais horreur ! Presque tous les ans aussi, je trouve dans la cuisine communicant avec la salle où se trouve cette cheminée, une hirondelle morte, sans trace apparente de violence.
Je suis perplexe, car comment se fait-il que ces grandes spécialistes de l’orientation — elles viennent d’Afrique et savent retrouver notre maison au bout de milliers de kilomètres — soient incapables de remonter par le trou de la cheminée (section à la base : 2,4 m x 1 m) par lequel elles sont descendues ?
Ceci se passe toujours en début de saison, et n’empêche pas par la suite les nichées.
Est-ce la fatigue du voyage, une rivalité entre mâles (expulsion du nid par le bas avec terreur de l’hirondelle empêchant sa sortie par le passage devant le nid convoité)… ou bien d’autres explications encore ?
Le mystère reste entier.


M. René L’H. (29) - [ février 2001 ]

La Hulotte a consulté à ce sujet M. Guy Jarry, spécialiste des hirondelles, pour qui l’explication est simple : il doit s’agir d’un jeune reproducteur inexpérimenté. Une hirondelle expérimentée arriverait plus probablement à retrouver la sortie par la cheminée, mais à une condition : que la pièce soit tout à fait sombre. Si une autre ouverture donne de la lumière, l’hirondelle cherchera la sortie ailleurs que par où elle est rentrée.
Vous dites que vous trouvez les hirondelles mortes dans la cuisine voisine de la salle où se trouve la cheminée. Peut-être y a-t-il dans cette cuisine une source de lumière ? Si c’est le cas, vous pourriez essayer de fermer la porte qui donne vers la cuisine, ou obscurcir l’ouverture, plusieurs années de suite, à la saison où reviennent les hirondelles ... Vous observeriez ainsi s’il y a une différence.
En Bretagne, les hirondelles nichent souvent à l’intérieur des cheminées
voir la Hulotte n° 70, p. 48.