Nous aimerions essayer de faire pousser du gui sur un chêne. Est-ce possible, d’abord ? Si ce n’est pas très concluant, nous aimerions tout de même tenter l’essai. Comment faut-il s’y prendre et sur quel chêne faut-il essayer : un chêne pédonculé ? sessile ?
Merci de nous aider à faire cette expérience que nous avons envie de réaliser depuis longtemps.

Jeanne-Marie L. (56)


La difficulté, pour implanter du gui sur un chêne, c’est que les chênes (en tout cas ceux de nos régions) ont des moyens naturels de résistance envers ce parasite, moyens qu’il n’est pas du tout facile de les contrecarrer. C'est précisément ce qui explique l’extrême rareté du parasite sur cet arbre.
Autre casse-tête : il faut assurer à la graine de Gui les meilleures conditions de germination possibles — et empêcher de surcroît qu’elle ne soit repérée par un oiseau, notamment par la Mésange bleue, grande dévoreuse de graines du gui. (voir L.H. n° 49, pp. 3-9)
Un de nos lecteurs belges, Monsieur Declerck, qui a beaucoup observé et expérimenté en la matière, affirme que « la germination ne réussit pratiquement jamais quand on place soi-même les graines sur des branches ». Selon lui, la réussite semble liée à la présence d’un microclimat favorable (= assez humide) pendant la période de germination. En effet, la situation de cette graine, durant cette première phase de sa vie, est assez risquée : elle se trouve exposée à l’air libre, sur un substrat résistant... Il y a donc intérêt à la placer dans un endroit protégé. Le gel étant un facteur supplémentaire de dessiccation, il est préférable également de « semer » le gui sur des branches quand vient le printemps. La menace que fait peser la mésange bleue sur les graines de gui sera d’ailleurs moins forte au moment où les températures deviendront plus clémentes (et où les insectes feront leur réapparition).